

SUR LA DORSALE DU MERU
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Face au géant de l’Afrique, le Meru se dresse. Plus humblement. Discret. Son demi cône dépassant timidement de la jungle. 3ième sommet du pays, derrière l’indétrônable Uhuru Peak (Kili) et le Mawenzi, il pointe son bout de nez à 4565m.
Moins connu. Moins couru. Sauvage. Il promet une belle ascension au calme. Loin de la foule et de l’effervescence des pentes du Kili. Dans le confort et la chaleur des lodges.
Situé dans un Parc National d’Arusha, l’ascension permet également d’approcher les bestioles sauvages qui rodent dans les alentours.
Pensant fuir la chaleur de la plaine, on a chaussé une fois de plus nos godillots pour aller tâter ce nouveau sommet. 3 jours. 4565m de nouvelle aventure. 4565m de sueur



UN OCÉAN DE VERDURE
Une fois encore l’aventure commence dans la jungle et la moiteur. Dans l’air humide et chaud. Où tout colle. Tout transpire.
Encadrées par notre ranger bedonnant et notre guide volubile, on s’enfonce dans les méandres des feuilles. Camaïeu de vert. Camaïeu de bruits inconnus. Qui remplissent nos oreilles. Des singes bondissent au dessus de nos têtes. Une famille phacochère croise notre route. Au loin le buffles broutent tranquillement.
Il faut compter 2 jours pour sortir de cet océan de verdure. 2 jours moites. 2 jours verts. Des virages en épingle. Et de la patience.
A partir de Saddle Hut, les arbustes se raccourcissent. Se tassent. Balayés par les vents. La vue apparaît. Au dessus de nous, le Little Meru nous observe. Il est temps de montrer ce qu’on sait faire. Et de partir à l’assaut de ce petit frère. De se tester avant le vrai sommet. De s’acclimater.
L’obstacle sa passe sans soucis. Entre deux averses. Deux nappes de brouillards. Tout est gris. Monochrome. Et froid. Impossible de dire sur quelle planète on est. On reviendra une autre fois pour la vue…
De retour à Saddle Hut, on bénéficie de quelques heures de répit. De réconfort. De repos avant l’ascension finale. Au chaud du lodge. Entre pop-corn et thé au gingembre. Soupe du chef et toast de margarine. Tranquillement, on fait notre gras.



ECAILLES ROCHEUSES
Minuit. Dans la nuit noire et froide on s’élance. Au rythme du guide. Pole Pole. On s’élève. On grimpe. On attaque le flanc du Meru. Dans ses écailles de roches et de poussière.
Rhino Point. On atteint le bord du cratère. Quelques passages de chaînes viennent ensuite égayer cette nuit noire. Dans la pénombre impossible de distinguer notre objectif. Les lueurs de nos frontales nous font vaguement deviner les prochaines falaises. C’est tout. La crête est aiguisée. Crantée. On marche sur les dents d’un couteau. Chaque raidillon semble être le sommet. Les apparences sont trompeuses. Et les antécimes sans-fin. 2. 5. 10. 16. Dans le noir et les cailloux on perd le compte.
La patience et l’endurance payent. On atteint le sommet. A tâtons. Toujours dans la nuit. Mauvais timing. Autour de nous les lueurs d’Arusha scintillent. A défaut des étoiles.
Les souvenirs n’en sont pas moins inoubliables. Sauvages. Une expérience unique. Il suffit de se jeter à l’eau. De se jeter dans le récif. Et d’agripper la dorsale du Meru….







ATTENTION FROID DEVANT!
Comme pour le Kilimandjaro, le climat est parfois polaire au sommet du Mont Meru… Le vent est capricieux. Joueur. Et peut transformer votre ascension en vrai cauchemar glacial. Prenez un équipement en conséquence. Pensez également à emporter des chaufferettes pour les petits doigts sensibles. Un thermos de thé sera aussi une arme redoutable contre le froid à cette altitude.
SOUS LES YEUX DU KILI
Face aux 4565m du Mont Meru le colosse d’Afrique vous observe. Vous juge. De quoi êtes vous capable ? Êtes vous prêts pour venir le défier ? Le Kili regarde. L’ascension du Meru est un bon entrainement avant de s’élancer sur les pentes du monstre africain. Beaucoup d’agences proposent d’ailleurs des programmes avec une ascension préliminaire du Meru. Pour une meilleure acclimatation. Pour une meilleure chance d’atteindre ensuite le toit de l’Afrique.