

Minuit. 6 frontales s’élancent dans la nuit noire. Le refuge José Rivas déverse ses occupants. Piolets au poing. Doudounes zippées. Remplis d’espoir et d’inquiétude. Sous nos pieds, le géant sommeille. Immense cône de glace et de poussière. Cotopaxi surveille. Observe. Somnole. Tout l’Équateur le regarde. Capricieux. Lunatique. Emblématique.
Pas à pas. Bouffée d’air après bouffée d’air. On gravit le monstre endormi. Feutrés dans la neige et les nuages. On plante nos crampons dans la bête. Malgré le froid mordant. La morve qui coule du nez à la doudoune. Le blanc infini qui nous entoure. On grimpe. Encordés. Motivés. Impatients. Et pleins d’espoir dans cette nouvelle tentative. Pourvu que les vents nous laissent debout. Que les rafales de neige nous épargnent. Que le Cotopaxi soit clément. Indulgent. Bienveillant.
Enchainés à la montagne, pas à pas, on espère. On guette. On progresse lentement. Attentivement. Des cathédrales de glace grincent sous nos crampons. Édifices de cristal. Sculptures précaires. Délicates. Menaçantes. Les pentes du Cotopaxi sont de vraies traîtresses.
En surface pourtant, tout reste nappé de blanc. Du ciel à la terre, un paysage monocorde nous entoure. Les roches volcaniques semblent cotonneuse. Figées par le temps et le givre.
Et on grimpe toujours. Au travers du froid et des nuages. Des vapeurs de soufre et de quelques flocons. On progresse inlassablement. On atteint la rampe Yanasacha et le ressaut qu’elle promet. Sans rechigner, sans un mot, on accepte cette nouvelle pente. Et la voie pour le sommet.
Dans le blanc infini du paysage, la silhouette du cône sommital se dessine. Immatériel. Mystérieux. Vaporeux. Rehaussé par l’odeur désormais tenace du soufre.
Un dernier effort. Un dernier soupir. Une dernière doudoune pour être au sommet du monstre. Le piolet sur la Cumbre. Le sourire victorieux. Libérés. La Revancha est prise.









ATTENTION FROID DEVANT !
Même si le Cotopaxi est un volcan en Equateur, à presque 6000m, il fait un climat polaire. Au sommet, le thermomètre peut faire la gueule. Le climat est très instable. Et le vent décoiffer les alpagas. Grosses doudounes, moufles de compet et chaussures chaudes sont de mises. Pensez également à emporter des chaufferettes pour les petits doigts sensibles. Un thermos de thé sera aussi une arme redoutable contre le froid à cette altitude.
MAM – MAL AIGU DES MONTAGNES
Le MAM touche à des degrés différents les personnes en hautes altitudes. Trekkeurs et alpinistes n’y échappent pas. Généralement les signes observés restent bénins – mal de tête, fatigue, trouble du sommeil, perte d’appétit… Mais les manifestations peuvent être plus graves et mettre la vie des personnes en danger. Il faut donc bien écouter son corps et ne pas hésiter à faire part de ce que l’on ressent pour agir en conséquence : aspirine, repos, redescente à plus basse altitude… Pour réduire les risques de MAM, l’acclimatation est essentielle. Voici quelques conseils pour bien s’acclimater :
-Ne pas monter trop vite
-Prévoir des journées de repos / des temps de repos / palier d’acclimatation
-Eviter les efforts intenses en début de séjour
-Monter à une altitude supérieure de celle où l’on passe la nuit